Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/196

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La douleur dissonance à la vie


La grande douleur nous condamne à l’exil. Plus je souffre, plus je m’éloigne de tout. Comment ne me quitterait-on pas ? Je me quitte. Pour guérir mon mal, et plus encore pour ne pas le prendre, on fait le silence sur lui ; on le fait autour de moi. Tous fuient la souffrance. Point d’infirmiers pour les maux de l’âme : ils finiraient par haïr leurs malades.

La grande douleur n’a de sens que pour