Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/222

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Jour après jour


Je lève la tête, et je soupire. Le soleil n’est plus : il est tombé dans le puits de la nuit. La peau de l’océan, marbrée de vert, frémit ; et sur les bords elle a le rouge empoisonné de la fièvre.

J’inscris, au compte de ma détresse, ce jour encore, ce jour qui ne sera plus. Un jour de moins, un jour de trop, inévitable et sûr comme toutes les conjonctions d’astres qui l’amenèrent, et les conjugaisons d’infinis qui coïncident à ce point sublime et misérable, — un jour de