Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/261

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Soumission à ses désirs.


Il dort.

Mon Bien Aimé dort dans un sommeil ineffable. Il ne reste qu’un espoir à ma douleur ; elle n’a qu’une consolation : c’est qu’il dorme dans un repos adorable, comme celui du soir sur la mer délicieuse.

Il dort ; et je reste à veiller dans la divine horreur de la vie. Il repose ; et malgré moi j’envie pour lui mes insomnies, mes désespoirs et mes veilles. L’immense joie de l’amour, je la paie d’une immense douleur : dans ma