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Page:Suarès Péguy.djvu/19

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de l’angoisse et certitude du triomphe.

Il est là, le pauvre Péguy, bien plus grand que les cinq pieds de terre qu’il couvre. Il dort dans la poussière encore chaude.

Une nuit merveilleuse. Toute la paix du ciel, toute la douceur, toute la grâce de la France sur ce pays sacré que la Bête a mué en charnier, qu’elle a semé de cendres et de ruines.

Après la journée brûlante d’enfer et de soleil, une fraîcheur délicieuse s’est répandue, pareille à la fraîche paupière après les plus ardentes larmes. C’était la pleine lune, la dernière de l’été. Elle souriait aux dormants, les braves qui avaient combattu et devaient tant combattre encore. Elle bénissait les grands dormants,