Page:Suarès Péguy.djvu/24

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Macbeth. C’est une âme qu’on découvre et qui ne s’offre pas, une force comme on en trouve peu, dans l’habit de l’homme le plus ordinaire. Il n’est d’abord singulier en rien. Puis, on saisit sa vertu cachée ; et on ne le confond plus avec personne.

Entre Carlyle et lui, il y a la différence de l’Écosse la plus étroite et la plus reculée à la plus large France. L’Écossais n’est qu’un prophète de canton. Quand Péguy monte en chaire, dans son église de village, il est quasi de plain-pied : ni prophète ni sorcier, ne fût-il qu’un petit curé au Val de Loire, il parle à tous les hommes, et le monde entier est au prône.

Je n’en fais point l’incarnation de la France dans la plus grande de ses guerres et dans l’heure la plus héroïque de son