Page:Suarès Péguy.djvu/39

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Ces hommes de pied, qui marchent à petits pas pressés, en route du matin au soir, et qui ne relèvent pas leurs moustaches d’un air avantageux, ils sont les forts soldats de l’action.

Qu’on ne nous gâte pas Péguy par l’excès des louanges, et ce misérable encens qui n’est point la pure larme du désert, ni la myrrhe de Smyrne. Péguy n’était pas le plus grand écrivain de la France, ni le plus beau poète de son temps. Mais il était Péguy, grand par la force, grand par la conscience et par le caractère. Il était le premier des soldats qui écrivent, et le premier entre les artisans qui pensent. Peu d’hommes ont