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Page:Suarès Péguy.djvu/60

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prend conscience d’elle-même avec Baudelaire. Elle est déjà un moyen d’expression admirable dans Flaubert. Et Raimbaud en a fait cet instrument inouï jusque-là, le grand alto sonore sur lequel il a joué ses fragments, où le délire sacré étouffe par malheur le génie.

§

Il m’a dit une fois qu’il rimait avec un répertoire des rimes, et qu’il avait mis dans un poème toutes les rimes, sans en passer une, de deux ou trois des consonances les plus fréquentes en français. Il l’avait voulu ainsi. Mais je ne suis pas sûr qu’il aurait pu faire autrement. Il justifiait son penchant par toute sorte de bonnes rai-