Page:Suarès Péguy.djvu/63

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verve de curé, même dans l’invective la plus âpre, donnent à ses satires une saveur rare. D’ailleurs, il ne sépare pas les hommes des idées. Dans la politique, il est clair que les idées ne sont rien sans les hommes. Bien des mensonges se dissipent, quand on touche les menteurs au fer chaud de ce principe.

Péguy peut être fort dur, quand il accuse et qu’il s’indigne. Il a le trait grand. Il meut de forts propos et des idées vaillantes contre de petites gens. Il semble donc démesuré à ses adversaires, qui sont médiocres. C’est un trait de grandeur, c’en est le sens et la marque, de donner de hautes proportions à de petits ennemis.

On n’est point français, si on n’a de