Page:Suarès Péguy.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussi qu’à ce point là je ne refuse rien. Je dirai peut-être un jour tout ce qu’il me fit entendre, sans m’en jamais parler. À la vérité, il régnait entre nous une virile confiance, et pas la moindre familiarité.


Quand il n’était pas assez libre de son temps, il gardait sa cape, ce manteau de l’Occident : la cape, à peu de chose près, est le vêtement du moine, du soldat, de l’écolier, de l’ouvrier et même de la femme. Là dessous, Péguy était bien le frère mineur et le maître d’histoire que je savais. Mais un jour que je lui cherchais en moi-même une autre ressemblance, il ôta son manteau. Tête nue, la barbe sans couleur, sur la forte mâchoire