Page:Suarès Péguy.djvu/82

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Mais il a toujours été un esprit libre. Juste, par goût et passion de la liberté ; et injuste, librement. Tout au plus, était-il capable de contraindre, pour n’être pas contraint. C’est qu’il savait la guerre des hommes entre eux. Et soldat, il a toujours fait la guerre.

Péguy a vécu noble et libre. Il n’a jamais plié devant les partis, pas même devant le sien. Il n’a point donné de gages, même à ses partisans. Les « Cahiers » avaient toujours faim, et il cherchait partout pour eux un plat de lentilles : mais il n’a pas cédé, ne fût-ce qu’un instant, son droit d’aînesse, qui est le droit d’être libre.

À mesure qu’on est plus Français, on est moins partisan. On est moins docteur,