Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/114

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— Mais c’est affreux, ce que vous dites là ! — s’écria-t-elle en joignant les mains avec effroi ; — vous pouvez croire ?…

— Oui, j’avais d’abord cru cela, mais depuis vos derniers aveux de dégoût du monde, de chagrins sans nom, qu’il m’est à cette heure très-facile de qualifier, j’ai reconnu, madame, que le second rôle que vous me destiniez était encore plus sot que le premier ; car après tout, dans le premier, j’amenais une femme de votre condition à jouer les semblants destinés à me mystifier, et puis tout cela était si amusant, si bien joué, que je me trouvais presque fier de servir au développement et à l’application de vos rares qualités pour la bouffonnerie sérieuse.

— Monsieur, — s’écria madame de Pënâfiel en se levant droite et fière, — songez-vous bien que c’est à moi que vous parlez ?

— Mais changeant subitement d’accent et joignant les mains : — C’est à en perdre la raison ! Je vous supplie de m’expliquer ce que cela signifie, que voulez-vous dire ? Pourquoi aurais-je feint ? quel est le rôle que je voulais vous faire jouer ? Ah ! par pitié, ne flétrissez pas ainsi le seul moment de confiance, d’en-