Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/113

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croyant fort à votre talent pour la mystification, talent qui se révélait, à moi, si adroit et si complet… je voulus voir, madame, la comédie jusqu’au bout.

— Une comédie ! — répéta madame de Pënâfiel, n’ayant pas l’air de comprendre mes paroles.

— Une mystification, madame, dont je pensais devoir être l’objet ridicule, si j’avais été assez sot pour vous offrir des consolations de cœur, ou vous faire de dolentes confidences, sur la mélancolie, la misanthropie, le désillusionnement de toutes choses, et autres douleurs grotesques qui, selon vous, devaient m’accabler.

— Tout cela est sans doute odieux, — me dit madame de Pënâfiel, comme étourdie par un coup imprévu ; — tout cela m’épouvante… et pourtant je ne comprends pas…

— Je vais donc parler plus clairement, madame ; en un mot, les confidences que vous me demandiez devaient, selon moi, servir à divertir vos amis, auxquels vous les eussiez racontées avec cette charmante malice qui vous a si bien réussi lorsque vous m’avez raconté à moi-même… la déclaration de mariage de M. de Cernay.