Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/70

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À cela je lui répondis que la bonne compagnie, avec une humilité toute chrétienne, se résignait toujours à oublier sa haute et rare expérience du monde pour descendre jusqu’à la crédulité la plus stupide et la plus bourgeoise, dès qu’il s’agissait d’ajouter foi à une calomnie.

Puis je lui citai l’histoire d’Ismaël. — Elle me dit qu’elle avait en effet remarqué et assez admiré en artiste son costume rempli de caractère, et qu’un moment elle avait eu peur de voir ce malheureux homme renversé sous son cheval. — Mais quand j’en vins à ces autres propos, et conséquemment à cette autre conviction publique, « qu’elle avait voulu se faire présenter Ismaël, » elle éclata d’un rire fou, et me raconta qu’elle avait dit à l’Opéra à M. de Cernay, qui en fut d’ailleurs fort piqué : " Rien n’est maintenant plus vulgaire que les Chasseurs et les Heiduques ; quand vous vous serez bien montré avec votre Lion, et que vous en aurez tiré tout le contraste possible, vous devriez me l’envoyer, je le ferais monter derrière ma voiture avec un valet de pied ; ce serait fort original. ; »

— Eh bien, madame, lui dis-je en riant, voici ces autres médisances, ou plutôt cette autre conviction : « Pendant que MM. de Mer-