Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/71

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teuil et de Senneterre risquaient pour vous plaire leur existence, indifférente à cette lutte téméraire, dont vous saviez l’objet, vous n’aviez d’admiration que pour ce Turc, admiration qui avait éclaté par mille signes et mille transports presque frénétiques ; enfin le soir, paraissant à l’Opéra, malgré la mort d’un de vos plus dévoués admirateurs, votre première pensée fut de prier M. de Cernay de vous présenter Ismaël. Mais pourtant, éclairée par les conseils de vos amis, et voulant fuir la passion profonde que ce sauvage étranger vous avait inspirée, vous aviez pris le parti de vous aller brusquement mettre à l’abri tout au fond de la Bretagne. »

Madame de Pënâfiel me demanda si ce n’était pas M. de Cernay qui faisait courir ces bruits si calomnieux et si mensongers. Comme je tâchais d’éluder cette question, bien que je n’eusse aucune espèce de raison de ménager le comte, — elle parut réfléchir un instant et me dit :

« Confidence pour confidence. Monsieur de Cernay, après s’être assez longtemps occupé de moi, a fini par me faire une déclaration… de mariage, qui n’a pas plus été agréée que ne l’aurait été une déclaration d’amour ; car,