Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/87

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Putiphar, vient lui avouer qu’elle a commis toutes sortes de ravissants péchés avec un janséniste, deux calvinistes, cinq molinistes, onze déistes, et elle ne sait plus combien d’athées.

Loin des chrétiens danseurs qui s’épanouissent sous les bougies des lustres, fleurit modestement dans l’embrasure des portes le jeune chrétien qui ne danse pas. — Si les premiers sont les cavaliers de cette religion de salon, ceux-ci en sont les puritains. — Graves, austères, pâles, maigres, sombres, négligés, plus pudibonds que saint Joseph, ils ont bien de la peine à ne pas se couvrir de cendres, mais ils s’en vont traînant çà et là leur mélancolie et leur vie religieusement pure et limpide. — Distraits de nos joies profanes qu’ils traversent, sans s’y mêler, ils sont tout à leurs divines aspirations, à leurs visions célestes ; tolérants, doux et pitoyables aux erreurs humaines, ce sont les tendres Fénelon de cette église mondaine, tandis que les chrétiens danseurs en sont les impitoyables Bossuet, car le chrétien danseur est implacable, intraitable, inabordable.

— Dès qu’il s’agit de faiblesse humaine, pour lui, c’est-à-dire pour les autres, il n’y a pas de milieu, de moyen terme, — l’enfer, le diable et ses cornes, — c’est net, c’est tranché. —