Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/88

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Le chrétien qui ne danse pas use, au contraire, extrêmement du purgatoire ; les partis extrêmes répugnent à son âme pieuse, délicate et charitable ; il hésiterait bien longtemps, bien longtemps il lui faudrait la preuve de bien terribles iniquités pour le décider à vous dire positivement : — Hélas ! mon pauvre cher frère, vous me paraissez devoir appartenir un jour au grand diable d’enfer, si vous ne vous amendez point !

Le chrétien danseur, au contraire, lui, vous y dévoue tout de suite, et à tout jamais, sur la moindre pauvre petite présomption, avec une assurance effrayante.

Quant à l’avenir de l’espèce humaine, le chrétien qui ne danse pas semble espérer encore un peu pour le salut du monde, malgré les erreurs et les crimes des hommes ; il présume, sans pourtant l’affirmer positivement, qu’au terrible jour du jugement dernier il se pourrait bien faire qu’une généreuse amnistie remît aux damnés la fin de leurs peines ; le chrétien qui ne danse pas semble enfin compter beaucoup sur l’inépuisable mansuétude de Dieu, bon comme la force, dit-il ; et, au résumé, on le croirait assez bien informé de la politique céleste, si le chrétien danseur, venant se mêler