Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/106

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Serval, dont l’air était d’une excellente pureté ; ma tante accepta avec joie, et bientôt madame de Verteuil et sa fille, pauvre enfant de dix-huit ans, peu jolie, mais ayant un air de souffrance si résignée qu’elle intéressait profondément, arrivèrent au château.


CHAPITRE VI.

L’AVEU.


Deux mois après l’arrivée de madame de Verteuil à Serval, le triste aspect de cette antique demeure me semblait entièrement changé ; tout à mes yeux était épanoui, frais, rayonnant… J’aimais Hélène !

Plusieurs de nos voisins de terres, jusqu’alors repoussés par la sombre misanthropie de mon père, tentèrent quelques avances auprès de moi ; je me sentais si heureux, qu’avec cette facilité bienveillante que donne le bonheur, et qui n’est que de l’indifférence pour tout ce qui n’est pas notre amour, j’acceptai ces relations du voisinage ; et bientôt Serval, sans être très-bruyant, fut du moins beaucoup plus animé