Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/115

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ni retirer ma main, ni presser la sienne : aussi je la sentis peu à peu se réchauffer, et bientôt devenir brûlante… Aux tressaillements nerveux de son bras charmant j’aurais pu compter les battements précipités de son sein… Je me sentais faible, et j’éprouvais une impression à la fois ineffable et triste.

O sérénité candide des premières émotions, qui vous remplacera jamais ! O source si pure à sa naissance ! que sa fraîcheur est délicieuse, lorsqu’elle murmure paisible, craintive et ignorée, sous quelques touffes de verdure ; mais, hélas ! combien elle perd de son charme le plus attrayant alors qu’elle baigne et reflète indifféremment toutes les rives, dont les débris souillent à jamais le courant de ses eaux troublées !

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J’aimais Hélène avec passion, avec idolâtrie, et pourtant je n’avais pas encore osé lui faire l’aveu de ma tendresse.

Un jour, nous nous promenions avec mademoiselle de Verteuil, qui avait été au couvent avec Hélène. Je ne sais à quel propos on vint à parler de fêtes et d’anniversaires ; tout à coup mademoiselle Sophie de Verteuil se mit à dire étourdiment à son amie, en me regardant :