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CHAPITRE VII.

LA LETTRE.


Les trois mois qui suivirent nos aveux passèrent comme un songe. Ces instants furent certainement des plus beaux et des plus heureux de ma vie ; tout avait paru s’harmoniser avec ce jeune et candide amour ; la saison avait été magnifique, notre résidence était somptueuse et pittoresque ; tous les accessoires de notre vie étaient enfin remplis de luxe et d’élégance, sorte de poésie en action, toujours d’un prix inestimable ; cadre d’or qui ajoute encore à l’éclat des plus suaves peintures !

Au milieu du parc était un immense étang ; j’avais fait construire une large gondole garnie de tentes, de rideaux, de tapis, de moelleux coussins et d’une table à thé ; aussi, bien souvent le soir, par de belles nuits, Hélène, sa mère, Sophie et moi, nous faisions de longues promenades sur ce petit lac. Au milieu s’élevait une île touffue avec un pavillon de musique, et quelquefois je faisais venir de la