Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/178

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gent et de désappointement. Mon père avait si longtemps habité cette ville que, grâce à mes traditions de famille sur le confortable de l’existence, j’évitai dès l’abord une foule d’écueils. Ainsi, au lieu de me caser très-chèrement et très à l’étroit dans une de ces espèces de ruches fourmillantes et bruyantes, à cinq ou six étages, qui commencent aux éblouissements des magasins et finissent à la misère des mansardes, je louai un petit hôtel près des Champs-Élysées, je fis venir de Serval mes gens et mes chevaux, et je montai ma maison sur un pied honorable.

J’allai voir quelques alliés ou parents éloignés de ma famille. Ils me reçurent à merveille ; ceux-ci par respect pour le nom de mon père, ceux-là parce qu’ils avaient des filles à marier, et que j’étais sans doute à leurs yeux ce qu’on appelle un bon parti ; d’autres enfin parce qu’il est toujours précieux pour les oisifs d’avoir une visite de plus à faire dans la journée, et de pouvoir ainsi de temps à autre placer une de leurs heures inoccupées.

Parmi ces derniers se trouvait M. le comte Alfred de Cernay ; un de mes amis de Londres, qui le connaissait parfaitement, m’avait donné pour lui des lettres, et sur lui des renseigne-