Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/193

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gare ; tandis que, par un contraste du goût le moins intelligent, au lieu de donner un but et un intérêt à toute cette magnificence, au lieu d’en doubler le charme en l’entourant de mystère, au lieu de n’étaler ces splendeurs que pour des indifférents, si un de ces jeunes beaux avait à attendre avec une amoureuse impatience quelqu’une de ces douces et secrètes apparitions que toutes les merveilles du luxe devaient encadrer, c’était généralement au fond d’un quartier ignoble et infect, dans quelque taudis sordide et obscur, que s’écoulaient ces heures si rares, si fleuries, si enchanteresses, qui rayonnent seules plus tard parmi les pâles souvenirs de la vie. Nous posâmes donc comme aphorisme avec lord Falmouth que, pour un homme de tact, de goût et d’expérience, le chez soi connu et apparent devait être le triomphe du confortable et de l’élégante simplicité ; et que le chez soi secret, ce diamant caché de la vie, devait être le triomphe du luxe le plus éblouissant et le plus recherché.

Après déjeuner, nous allâmes dans la tabagie de M. de Cernay (l’usage si répandu du cigare nécessitant cette sorte de subdivision d’un appartement), garnie de profonds fauteuils, de larges divans, et ornée d’une admirable collec-