Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/198

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quise de Pënâfiel, a, dans la foule de ses courtisans, deux adorateurs rivaux ; leurs soins pour elle sont connus, ou plutôt devinés ; ayant un jour échangé entre eux quelques mots très-vifs, au sujet d’une rivalité d’hommages, qui nuisaient à tous deux sans servir à aucun ; de trop bonne compagnie pour se battre à propos d’une femme qu’ils aiment, et que l’éclat d’un duel aurait gravement compromise ; pour éviter cet inconvénient, et arriver au même but, ils ont choisi ce défi meurtrier… dont les chances sont absolument égales, puisque tous deux montent à cheval à merveille, et que leurs chevaux sont excellents ; quant au résultat malheureusement probable, il n’est pas douteux ; car s’il est possible qu’un cheval, après une course de deux milles et trois haies franchies, passe encore une barrière fixe de cinq pieds, il est presque matériellement impossible que deux chevaux aient le même et prodigieux bonheur… Aussi, est-il hors de doute que cette course sera terminée par quelque terrible accident… sinon les deux rivaux doivent la recommencer plus tard, ainsi qu’on recommence un duel après avoir en vain échangé deux coups de feu. »

Tout ceci me paraissait si étrange, si peu dans nos mœurs, bien qu’à la rigueur cela ne