Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/204

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minutes sur le visage de M. de Cernay une sorte de curiosité sans doute causée par son désir de voir si j’étais digne (par mes chevaux du moins) de graviter autour de sa brillante planète.

Quand mon cabriolet avança, M. de Cernay y jeta un coup d’œil de connaisseur ; tout cela était fort simple, fort peu voyant, le harnais tout noir ; mais le cheval bai-brun, de grande taille et d’un modèle parfait, avait des actions presque pareilles à celles du fameux Coventry[1].

— Diable ! mais cela est tenu à merveille, et vous avez certainement là le plus beau cheval de cabriolet de tout Paris ! — me dit M. de Cernay d’un ton approbateur où il me parut percer une nuance d’envie.

De ce moment je jugeai que le comte me plaçait décidément très-haut dans son esprit. Son phaélon avança ; il y prit place avec Ismaël.

Il est impossible de décrire l’élégance, la légèreté de cette délicieuse voiture vert-clair, à rechampis blancs ; non plus que l’ensemble et

  1. Cheval de harnais acheté à Londres mille louis, je crois, par lord Chesterfield.