Page:Sue - Arthur, T1, 1845.djvu/255

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Mais, pour revenir à M. de Cernay, comme après tout il y avait dans les propos absurdes dont il se faisait le bruit et l’écho une apparence de logique plus que suffisante pour mettre en paix la conscience de la calomnie, je ne tentai pas de défendre madame de Pënâfiel auprès du comte. D’ailleurs je croyais pénétrer le but et la cause de son dénigrement si acharné contre elle ; car ces bruits, qui tenaient en émoi la bonne compagnie de Paris depuis cinq ou six jours, n’avaient pas évidemment d’autre auteur que lui.

Quant à ce nouvel et long entretien sur les antécédents et le caractère de madame de Pënâfiel, je ne le répète que parce qu’il cadrait parfaitement avec tout ce que j’en avais entendu dire, et qu’il résumait à merveille ce que le monde pensait de cette femme singulière.

« Il faut espérer, — dis-je au comte, — que Paris ne sera pas longtemps privé d’une femme aussi précieuse pour les sujets de conversation que semble l’être madame de Pënâfiel ; car, depuis cinq où six jours, on doit au moins lui rendre cette justice qu’elle en a fait elle seule tous les frais.

— Vous désirez son retour, je parie ? — me