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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/109

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Il est vrai que j’étais bien certain de reconnaître la voix et la bizarre disposition de dents de cet homme, mais ceci ne pouvait-il pas être un jeu du hasard ? Quelle apparence qu’un homme blessé et jeté à la mer, il y avait huit jours, fut ce même pilote maltais que je retrouvais vigoureux et dispos ?

Je regardais toujours fixement le pilote ; il ne détournait pas la vue. Sans doute fatigué de cette muette observation, il s’avança vers moi, et me dit résolument : — Que me voulez-vous donc, monsieur ?

— Vous êtes depuis longtemps pilote à Malte ? — lui demandai-je.

— Depuis sept ans, monsieur. — Et il me montra une large plaque d’argent qu’une longue chaîne du même métal tenait attachée sous son capot.

Sur cette plaque je vis, d’un coté, les armes d’Angleterre et, de l’autre, le nom de Joseph Belmont, pilote royal, n° 18.

— Mais vous êtes Français ? — lui demandai-je en français.

— Oui, monsieur, — me répondit-il.

Mon étonnement était à son comble.

Williams reparut sur le pont, et s’adressant au pilote :