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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/126

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suraient une sécurité parfaite dans le cas où je me serais décidé à habiter Khios.

Je visitai le palais, il me convint ; bientôt le marché fut conclu.

Le lendemain mon interprète me présenta un juif renégat qui me proposa d’acheter une douzaine de belles esclaves grecques provenant de la dernière descente des Turcs dans les îles de Samos et de Lesbos ; sur ces douze filles, dont la plus âgée n’avait pas vingt ans, trois seulement étaient, disait-il, d’une nature délicate et toute d'agrément.

Les neuf autres, grandes et robustes, quoique très-belles, pouvaient travailler soit au jardinage, soit dans l’intérieur de la maison. Il ne me demandait que deux mille piastres par tête (environ 500 fr. de notre monnaie).

Sans doute afin de me décider à l’emplette, le renégat me confia qu’il était en marché avec un reïs tunisien, pourvoyeur du sérail du bey ; mais qu’aimant à voir ses esclaves bien traitées, il me donnait la préférence sur le reïs, sachant que ces pauvres créatures auraient fort à souffrir pendant leur traversée sur le chebek barbaresque qui devait les conduire à Tunis.

Je voulus voir les esclaves.

Le type merveilleux de la beauté grecque