liquides qui roulent sur leurs seins et sur leurs dos nus, fermes et polis.
D’autres, se tenant enlacées, semblent s’avancer d’un pied timide sur le sable du lac ; car elles baissent la tête et paraissent craintives.
Rien de plus délicieux que leur profil pur et fin, qui, tout entier dans la demi-teinte, ressemble à de l’albâtre, et se détache sur le fond lumineux de l’horizon, comme la blancheur mate d’un camée sur sa couche transparente.
Leurs cheveux arrondis en bandeaux sont tressés très-bas derrière leur tête, et laissent voir une petite oreille, un col élégant et rond, où semblent commencer les lignes serpentines les plus suaves et les plus heureusement grecques.
Non loin de ce groupe charmant, foulant le gazon fin et ras qui s’étend du côté du bois jusqu’aux rives du canal, vêtues du charmant costume de l’ile de Khios, Noémi et Anathasia dansent la romaïque aux sons de la lyre albanaise de Daphné.
L’hémicycle de verdure dont j’ai parlé les défend des rayons du soleil de plus en plus obliques ; de grands massifs de rosiers, de giroflées de Mahon, de lilas de Perse et de tubéreuses entourent cette salle de feuillage.