Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

créatures, à me dire qu’elles aiment beaucoup à être élégamment vêtues, à être délicatement nourries et à ne pas être battues ? M’est-il donc si difficile de croire qu’elles trouvent agréable de ne rien faire autre chose que de me cueillir des fleurs ou des fruits, ou de se baigner à l’ombre des platanes, dans des bassins de marbre ?

Pour que je doute d’elles… m’ont-elles dit qu’elles préféreraient abandonner la vie paresseuse et sensuelle qu’elles mènent ici pour aller s’occuper des soins grossiers du ménage ?

M’ont-elles dit que ce serait avec ivresse qu’elles retourneraient labourer la terre ou caillouter les routes ; fonctions viriles, dont les femmes épirotes et albanaises entre autres s’occupent, il faut l’avouer, avec le plus honorable succès ?

Non, elles m’ont naïvement offert de se brûler avec moi, dans mon palais, à la seule proposition que je leur ai faite de quitter la soie pour la bure, le far-niente pour le travail, la folle joie pour les devoirs de famille.

Elles ont énergiquement déclaré qu’elles voulaient rester avec le bon Franc, et je les crois…