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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/162

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partement crient sur leurs tringles, et je vois entrer Daphné conduisant triomphalement un groupe d’étrangers parmi lesquels était madame de Fersen.

J’aurais étranglé Daphné, car j’étais furieux d’être surpris dans mon costume oriental.

J’avais la barbe et les cheveux longs, le cou nu.

de portais la longue jupe blanche des Albanais, une veste cramoisie brodée de soie orange ; des guêtres de maroquin rouge brodé d’argent et un châle de cachemire orange pour ceinture.

Cela pouvait être fort pittoresque à voir, mais cela me parut si terriblement ridicule et ressembler si fort à une mascarade que je rougis de honte… comme une jeune fille qu’on surprendrait à jouer à la poupée (la comparaison n’est peut-être pas très en harmonie avec le sujet, mais je n’en trouve pas d’autre).

Pourtant, espérant être pris pour un véritable Albanais, je me résignai, comptant sur la gravité de mon maintien pour compléter l’illusion.

Le prince, accompagné de son interprète grec, s’avança, et, par l’organe de ce dernier, me demanda pardon de son indiscrétion, me