Aller au contenu

Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par l’oreille ; il s’écria en le montrant à madame de Fersen :

« Voilà, j’espère, princesse, un monstre joliment moyen Age !… »

Puis, sur un signe du prince qui lui fit comprendre que le maître de la maison était là, du Pluvier se retourna de mon côté.

Je frémis… j’étais reconnu.

Il est impossible de peindre le prodigieux étonnement de du Pluvier : ses yeux s’arrondirent, ses pupilles s’écarquillèrent, il ouvrit à demi les bras, avança une jambe et s’écria :

« Comment ! vous ici, mon cher Arthur ! vous, déguisé en Mamamouchi !… Voilà une drôle de rencontre pour moi, par exemple, qui ne vous ai pas vu depuis la première représentation du Comte Ory à l’Opéra, où vous étiez avec la marquise de Pënâfiel… »

Le prince, sa femme, l’interprète, quelques officiers russes qui accompagnaient l’ex-ambassadeur et qui entendaient parfaitement le français, ne furent pas moins étonnés.

Madame de Fersen, tout en me regardant avec une très-grande curiosité, ne put retenir un sourire qui me sembla singulièrement malin et moqueur.

Je me tordis les lèvres en maudissant de