CHAPITRE XLIV.
COMPARAISON.
J’ai repris le costume européen, dont je m’étais si paresseusement déshabitué, et je suis allé à bord de la frégate l’Alexina rendre visite à madame de Fersen et à son mari.
Madame de Fersen est moins jeune que je ne l’avais cru d’abord, elle doit avoir de trente à trente-trois ans.
Ses cheveux sont très-noirs, ses yeux très-bleus, sa peau très-blanche, sa main et son pied sont charmants, sa physionomie est vive et expressive : elle m’a semblé avoir beaucoup d’inattendu dans l’esprit, de la malice, mais, je crois, point de méchanceté.
Ce qui m’a paru surtout prédominer en elle, c’est la prétention de connaître à merveille la politique de l’Europe.
Il m’a été impossible de juger si cette prétention était fondée, car je suis d’une ignorance complète sur ces questions ; et je l’ai très-naï-