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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/170

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elle passait en revue ces figures si variées avec une finesse charmante.

Sa toilette était délicieuse, et, ce qui me ravit, d’une élégance toute française ; car madame de Fersen devait faire venir ses modes de Paris.

Aussi, fut-ce avec un plaisir inouï que je vis les longues tresses noires et lisses de ses beaux cheveux, à demi cachées par les barbes d’un charmant bonnet de blonde, orné d’une branche de géranium rouge. Elle portait une robe blanche de mousseline des Indes, de la plus adorable fraîcheur, et ses petits pieds étaient chaussés de souliers de satin noir à cothurnes…

Tout cela était presque nouveau pour moi, et me fit trouver affreux, horribles, les yelleks de couleurs tranchantes et les fez brodés des filles grecques, dont le clinquant me rappelait alors terriblement les danseuses de corde.

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Je ne sais si je dois me réjouir ou m’effrayer de ce que j’éprouve…

C’est d’abord un soudain dégoût pour la vie que je mène ici depuis plus d’une année…

Quand je compare mes grossiers plaisirs ou mes rêveries solitaires à la conversation que je viens d’avoir avec cette femme belle, jeune, spi-