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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/182

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Ceci prenait un caractère de gravité très-alarmant.

Du Pluvier, entêté, opiniâtre comme tous les esprits étroits, pouvait s’obstiner dans son projet, et alors l’île me devenait insupportable.

Cette idée, jointe à la singulière révolution que la vue de madame de Fersen avait opérée dans mon esprit, me fit songer sérieusement à abandonner Khios.

Peut-être, sans la singulière fantaisie de du Pluvier, aurais-je hésité à prendre cette détermination ; peut-être aurais-je combattu ces velléités de rentrer dans la vie du monde.

Mais placé entre celle alternative : de partir pour la France avec madame de Fersen, que je trouvais charmante, ou de rester à Khios avec mes esclaves, qui m’étaient devenues odieuses, et de partager avec du Pluvier cette solitude ainsi déflorée de son premier prestige… je n’hésitai pas à quitter l’île.

J’ai toujours très-rapidement pris les décisions les plus graves.

Comme du Pluvier renouvelait ses instances, je lui dis que jusqu’alors je n’avais pas voulu lui confier la véritable raison de mon refus ; mais que, puisqu’il m’y forçait, j’étais obligé de