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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/232

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tion d’Irène pour Ivan, et la mort de relui-ci, de la lettre de cette étrange tradition :

Les gens gui doivent périr d’une mort fatale savent charmer les enfants et les fous !

Irène avait pour moi le même attachement qu’elle avait eu pour Ivan… mon sort ne pouvait-il pas être celui d’Ivan ?…

Pour comprendre d’ailleurs tout l’intérêt que cette découverte inspirait à madame de Fersen, il faut savoir que très-souvent je lui avais avoué naïvement que j’étais extrêmement superstitieux, ce qui est vrai… et de plus j’avais même éveillé en elle quelques germes de la même faiblesse, en lui racontant beaucoup d’histoires singulières qui l’avaient fort impressionnée.

Je l’avoue… il me sembla lire dans le regard de madame de Fersen, dans son émotion, dans son trouble, plus que de l’amitié… plus que l’expression d’un regret touchant.

Ivre d’espoir, un nouvel aveu me vint aux lèvres… mais heureusement je le retins, car j’aurais commis une faute irréparable…

Si les sentiments de madame de Fersen étaient véritablement tendres… n’eut-il pas été stupide à moi d’en avertir sa vigilante vertu, qui eût étouffé sous l’impérieuse volonté du devoir ce