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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/241

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elle me tendit la main, — vous vous êtes acquis une sincère et inaltérable amitié.

Je baisai respectueusement sa main.

Presque au même instant nous atteignîmes un des derniers relais.

Je descendis de la voiture de madame de Fersen et j’allai trouver son mari, qui dormait dans la mienne.

— Mon cher prince, — lui dis-je, — il faut que vous me rendiez un service !…

— Parlez, mon cher comte.

— Pour un motif que j’ai lieu de tenir secret, je désirerais qu’il fut ignoré de tout le monde que je viens de Khios, et naturellement que j’ai voyagé depuis Toulon jusqu’à Paris avec vous… Je suis un personnage trop peu important pour que mon nom ait été remarqué sur notre route. Je vais m’arrêter au prochain relais, faire un long détour pour gagner Fontainebleau, où je séjournerai quelques jours, et j’arriverai ainsi à Paris après vous… Tout ce que j’ose seulement réclamer de votre amitié, c’est de me promettre d’accueillir favorablement la prière d’un de mes amis qui vous demandera de me présenter à vous… car je serais aux regrets de voir s’interrompre des relations si précieuses pour moi… »