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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/47

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vous, les conséquences de ma bizarre fantaisie !… c’est ce que je trouve odieux…

— Quelle idée ! ne faisons-nous pas ce voyage à frais communs ?… Ne devons-nous pas tout partager ?… Eh bien ! ceci est un accident de la route, rien de plus. N’étions-nous pas convenus de chercher les aventures en vrais chevaliers errants ? Enfin, vous-même, tout à l’heure, n’aviez-vous pas l’air très-satisfait de cette rencontre ?

— Tout à l’heure j’étais devant mes gens, et je ne voulais pas leur laisser deviner ma pensée… mais à vous, je puis tout dire… Eh bien ! maintenant je suis au désespoir de tout ceci ; et, au lieu de nous amuser à faire les fanfarons, j’ai bien envie de profiter de la vitesse de ma goélette pour…

— Y pensez-vous ? — m’écriai-je ; — et que dirait-on au yacht-club ? qu’un de ses membres a pris chasse devant un écumeur de mer ! Et puis, mon cher Henry, — lui dis-je en riant, — réfléchissez-donc que vos craintes sont peu flatteuses pour mon amour-propre.

— Ah ! tenez… cela est affreux ! Pour la première fois de ma vie… je trouve un ami… selon mon rêve… et par ma faute je risque de le perdre ! — s’écria Falmouth, et il se laissa