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Page:Sue - Arthur, T3, 1845.djvu/76

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« Pourquoi si heureux, mon ami ? parce que, sans vous ressembler eu tout, le hasard ou les hautes exigences de mon cœur m’avaient fait jusqu’alors méconnaître les douceurs de l’amitié, et que je me sentais attiré vers vous par de grandes conformités de caractère et d’esprit ; parce que je croyais que ce voyage vous serait une utile distraction ; parce qu’enfin je trouvais une précieuse occasion de nouer avec vous des rapports solides et durables.

« Je vis que j’aurais auprès de vous de grandes défiances à vaincre, des doutes bien enracinés à combattre… mais je ne me rebutai pas, je me fiai à la persévérance de mon attachement et à la sagacité de votre cœur ; il vous avait choisi l’amour d’Hélène, de Marguerite ; il devait me choisir moi… pour votre ami.

« Pourtant m’apercevant de la lenteur de mes progrès dans votre affection, je craignis quelquefois que vous ne vous fussiez mépris aux dehors de froideur et d’insouciance que j’affectais habituellement. Pourtant peu à peu la confiance vous vint, et quelques jours après notre départ de France, nous étions frères…

« Le développement rapide de notre amitié