Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/149

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aussi impatient qu’aux premiers temps de notre tendresse.

Il me semblait l’aimer encore plus ce jour-là qu’un autre jour ; j’avais fait mille rêves d’or sur cette entrevue, mon cœur débordait d’amour et d’espoir.

Ce soir-là, elle m’avait paru encore plus belle, encore plus spirituelle, encore plus écoutée, encore plus admirée que d’habitude ; et, il faut le dire à notre bonté, c’est presque toujours l’éloge ou le blâme des indifférents ou des envieux qui font les alternatives d’ardeur ou de refroidissement que subit l’amour.

Le lendemain j’allais sortir, lorsque je reçus un mot d’elle… Notre entrevue était impossible : elle apprenait qu’une discussion de la dernière importance, et qu’on croyait ajournée, devait avoir lieu le jour même à la chambre des députés, et elle était obligée de s’y rendre avec M. P. de B***, ambassadeur de Russie.

Mes regrets, mon dépit, ma colère, mon chagrin furent extrêmes.

L’heure de la séance n’était pas arrivée, je me rendis chez madame de Fersen.

Le valet de chambre, au lieu de m’annoncer, me dit que madame la princesse avait défendu