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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/193

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s’affoler beaucoup de M. Belmont, mais je savais qu’elle était raisonnable ; et puis, monsieur, avec son éducation, je pensais qu’il lui fallait, avant tout, une certaine aisance, et que nous devions sacrifier bien des choses à cela. C’était un malheur, sans doute, mais il n’y avait pas à balancer. Ces messieurs partis, nous disions franchement à Marie tout ce qui en est. Dame ! monsieur, il y a bien eu des larmes de versées, et par elle et par moi, et par mon pauvre Kerouët ; car notre chère enfant était bien jeune, et M. Belmont bien vieux pour elle… mais au moins le sort de Marie était assuré, et nous pouvions mourir tranquilles. Elle comprit cela, se résigna, et le lendemain, quand M. Duvallon revint, notre parole fut donnée. Pendant une quinzaine, M. Belmont vint nous voir tous les jours. Quoiqu’on dise les marins rudes et bourrus, lui était très-doux, très-bon, très-complaisant, et Marie finit par le voir sans répugnance et par être touchée des preuves de tendresse qu’il lui donnait. Et puis nous ne devions pas nous quitter, il devait acheter un petit bien de campagne près Thouars, et ainsi nous verrions tous les jours Marie. Enfin, elle s’habitua si bien à M. Belmont, qu’elle consentit à faire son portrait. Elle l’a en haut, dans son