Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/198

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rouët. En effet, à l’époque du départ de M. Belmont on avait découvert plusieurs conspirations libérales, à ce moment les sociétés secrètes s’organisaient d’une manière formidable ; il était donc probable que M. Belmont avait été gravement compromis dans quelque complot contre l’État.

Depuis cette confidence de sa tante, Marie me parut plus charmante encore…

Je continuai d’aller chaque jour à la ferme ; quelquefois même, lorsque la neige tombait, ou que le froid était trop vif, la bonne madame Kerouët m’invitait instamment à passer la nuit à la métairie, et se lâchait très-sérieusement lorsque je parlais de me mettre en route par la nuit et par les mauvais chemins de la foret pour regagner Blémur, où j’étais censé demeurer.

Si je me décidais à rester, Marie ne cachait pas sa joie naïve : c’était alors presque fête à la ferme. Madame de Kerouët s’occupait des préparatifs et des détails du diner, et Marie, qui partageait la chambre de sa tante, veillait avec une grâce attentive et charmante à ce que rien ne manquât dans la petite pièce qui m’était destinée dans une des tourelles.

Cette hospitalité si bonne, si prévenante, me