Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/201

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relle opposée, quand je restais à la ferme, je pris les mesures nécessaires, et je fis venir de Paris, toujours par Nantes, ce qu’il fallait pour la meubler arec beaucoup d’élégance. Un des plus grands regrets de Marie était de n’avoir ni piano ni harpe. Je demandai aussi deux de ces instruments, qui devaient également arriver à la ferme pour l’anniversaire de la naissance de Marie.

Tous ces détails me causaient un plaisir infini.

Chaque jour, bien enveloppé, je partais de Cerval sur mon poney, bravant la pluie et la neige ; j’arrivais à la ferme, où je trouvais chez moi un bon feu pétillant. Je m’habillais avec quelque recherche, malgré les éternelles moqueries de la digne fermière, qui me reprochait d’être trop coquet, puis je descendais dans la grande chambre.

Si le temps n’était pas trop mauvais, Marie prenait mon bras, et nous allions courageusement affronter la bise et le froid, gravir nos âpres montagnes, y cueillir des plantes pour l’herbier de Marie, ou parcourir la forêt en nous amusant à surprendre au milieu de ces solitudes la biche et son faon.

Pendant ces longues promenades, Marie