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Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/78

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solide métier, qui leur serait un jour d’une utile ressource, si des malheurs imprévus les privaient de leur premier état.

Ceci n’est pas un paradoxe brutal : la spécialité essentielle de nos diplomates consistant à dignement représenter la France, c’est-à-dire à avoir aux frais de l’État un assez grand état de maison, à mener une vie somptueuse, mondaine et divertissante, à recevoir ou à écrire des dépêches insignifiantes, il devient difficile de trouver l’emploi de ces belles qualités, lorsqu’on n’exerce plus la profession qui les exigeait.

Ma nouvelle position auprès de M. de Serigny, bientôt ébruitée, me donna une singulière autorité dans le monde. On savait que ce n’était pas une place que j’avais cherchée en me livrant aux travaux assez assidus dont je m’occupais, et l’on concluait que mon apprentissage devait nécessairement aboutir aux plus hautes destinées.

Quelques circonstances dues au hasard vinrent augmenter ces exagérations.

C’était à un bal chez madame la duchesse de Berry.

M. de Serigny, souffrant de la goutte, n’avait pu y assister. Lord Stuart, alors ambassa-