Page:Sue - Kernok le pirate, extrait de Le Roman no 697-706, 1880.djvu/85

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Enfin, depuis vingt ans qu’il s’était retiré des affaires pour vivre en bourgeois, il n’y avait qu’une voix sur sa bienfaisance. Et puis quelle respectable figure lui donnaient ses grands cheveux blancs et son habit marron ! avait-il l’air bonhomme quand il portait sur son dos les petits enfants du vieux Cerisoët le canonnier, ou qu’il leur faisait des bateaux de sureau ! Seulement, moi, je lui faisais toujours un reproche à ce pauvre Kernok, c’était de donner dans la calotte.

— Ah ! parce qu’il était marguillier ! Bah ! c’était pour tuer le temps. Mais avouez tout de même qu’il représentait joliment dans son banc de chêne, avec ses gants blancs et son jabot, le jour de fête de la paroisse de Saint-Jean-du-Doigt.

— J’aimais mieux le voir sur son banc de quart, une hache à la main et sa corne d’amorce en sautoir, répondit l’ex-canonnier-charpentier-chirurgien en remplissant son verre.

— Et à la procession donc, maître Durand, quand il rendait le pain béni, se dandinait-il avec son