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Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 1, 1851.djvu/190

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la bonne aventure.

tonnant à ce que je sois gaie, c’est-à-dire contente, heureuse ? Voyons, qu’est-ce qui me manque ? Mon père et ma mère m’adorent ; toi et moi nous nous aimons de tout notre cœur ; notre chère petite Joséphine est un trésor de gentillesse ; nous ne sommes pas de gros boutiquiers, c’est vrai, mais nous vivons dans l’aisance, nous avons une bonne pour nous servir. Tu me gâtes tellement, que, lorsque nous sortons le dimanche, je suis, ma parole d’honneur, aussi bien mise que la femme d’un banquier. Notre commerce, la surveillance de notre ménage, ne me laissent pas une minute de vide. Tout cela me plaît, tout cela m’intéresse, tout cela m’amuse, et tu veux que je trouve le temps de m’ennuyer ou d’être triste ? Tu parles d’étonnements ! Et si je voulais m’étonner