Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/169

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— Ma foi, non. Qu’est-ce que cela me fait ! Peu m’importe, après tout, que les tourelles du vieux manoir dominent au loin la vallée, pourvu que leur ombre n’ôte ni jour ni soleil à ma maisonnette et à mon jardinet. Va, mon ami, le temps des hauts barons est passé ; il n’y a plus que deux classes d’hommes, les honnêtes gens et les fripons, les gens d’esprits et les sots. Laissons donc l’aristocratie-se cantonner dans ses souvenirs, se retrancher dans l’inoffensif château-fort de ses traditions. En quoi ces gens-là nous causent-ils dommage ? Sont-ils ridicules ? plaignons-les d’être ridicules. Sont-ils orgueilleux ? plaignons-les d’être orgueilleux.

— Mais ils nous méprisent ! — dit Anatole