Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 2, 1851.djvu/199

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sais part de tes impressions ingénues, pauvre enfant du peuple, ou peu s’en faut, jeté dans ce tourbillon du grand monde ; alors, timide et naïf, mais plein de dignité naturelle, tu accomplissais religieusement tes devoirs, et lorsque l’homme qu’à cette heure tu appelles avec tant d’amertume ton maître, et que tu nommais alors ton bienfaiteur, t’engageait, me disais-tu, à rester dans son salon, au lieu d’accepter cette offre remplie de séductions dangereuses, tu préférais passer tes soirées chez toi, dans le doux recueillement de l’étude.

— Oui, — reprit Anatole avec un sourire sardonique, — j’étais en effet très naïf, très candide… alors !

— Alors… mon pauvre Anatole, tu étais