Aller au contenu

Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 3, 1851.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Avouer qu’il connaissait Bonaquet, c’était s’exposer à partager le ridicule et le dédain sous lesquels le malheureux docteur allait sans doute être écrasé ; prendre au besoin sa défense avec chaleur et courage, c’était s’exposer à être chassé sur l’heure de l’hôtel de Morsenne ; et pour plusieurs raisons, Anatole tenait à sa nouvelle position auprès du prince. Ayant donc conscience de sa bassesse, Anatole s’effaça le plus qu’il put, courba même honteusement la tête, de crainte d’être, grâce à sa haute taille, reconnu par Bonaquet, mais il ne quitta pas le salon, retenu par la curiosité et par l’intérêt que lui inspirait malgré lui la position de son ami dans une si grave conjoncture.

Le prince, sa femme, ainsi que madame