Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 3, 1851.djvu/93

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ment n’avaient voulu, en quoi que ce soit, se rallier, comme le prince, au gouvernement nouveau, cette coterie, disons-nous, pour les idées, les principes et l’immuable tradition aristocratique, représentait un petit Coblentz. On se rappelait là les souvenirs et les haines de l’émigration, les aventures amoureuses et chevaleresques des chers princes, la crânerie galante de ces charmants officiers prussiens ou autrichiens qui devaient faire une bouchée des armées de la république ; l’on ressassait à plaisir les horreurs de la révolution, et l’on concluait à une prochaine restauration qui devait débarrasser la France d’un juste-milieu horriblement bourgeois ; inutile de dire que, dans ce cénacle, les femmes parlaient de monseigneur le comte de Chambord avec un héroïque enthousiasme, assez semblable au