Page:Sue - La Bonne aventure, Tome 6,1851.djvu/33

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moins n’en avez-vous pas protesté devant vos juges, de votre innocence ? protesté partout, toujours, avec ce cri, cet accent qui, tout à l’heure, m’a remué jusqu’au fond des entrailles ? On vous aurait crue comme je vous ai crue. Pourquoi cette sombre résignation à la mort ? Pourquoi ces mots qui semblaient échapper à une conscience criminelle : « Je dois mourir sur l’échafaud : mon c’est sort ! » paroles insensées qui m’ont un instant fait croire que le malheur avait égaré votre raison.

MARIA.

La preuve que c’est bien mon sort de monter à l’échafaud, c’est que, dans deux heures, j’y vais monter. Que voulez-vous ! c’était ma destinée. On ne peut rien contre sa destinée.