Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 1-2.djvu/207

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Derrière le juge et quelques marches plus bas que lui, on voyait vaguement, éclairés par une autre lanterne, les visages curieux des gens de l’hôtellerie.

Dagobert, après avoir fait rentrer Rabat-Joie dans sa chambre, ferma la porte et s’avança de deux pas sur le palier assez spacieux pour contenir plusieurs personnes, et à l’angle duquel se trouvait un banc de bois à dossier.

Le bourgmestre, arrivant à la dernière marche de l’escalier, parut surpris de voir Dagobert fermer la porte dont il semblait vouloir lui interdire l’entrée.

— Pourquoi fermez-vous cette porte ? demanda-t-il d’un ton brusque.

— D’abord, parce que deux jeunes filles qui m’ont été confiées, sont couchées dans cette pièce, et ensuite, parce que votre interrogatoire inquiéterait ces enfants, répondit Dagobert… Asseyez-vous sur ce banc et interrogez-moi ici, M. le bourgmestre, cela vous est égal, je pense ?

— Et de quel droit prétendez-vous m’imposer le lieu de votre interrogatoire ? demanda le juge d’un air mécontent.

— Oh ! je ne prétends rien, M. le bourgmestre, se hâta de dire le soldat, craignant avant tout d’indisposer son juge. Seulement,